Les principales voitures de collection Bentley

Un peu d'histoire

Walter Owen Bentley, qui s’est fait un nom de ses simples initiales, W.O, était connu avant même de commencer à produire des voitures. C’est ainsi qu’il fut le premier en Grande-Bretagne à utiliser des pistons en aluminium dans un moteur automobile (une DFP française, marque dont il avait la représentation en Angleterre);il construisit également l’un des meilleurs moteurs en étoile utilisé par l’aviation durant la Grande Guerre. La première Bentley construite par F.T. Burgess, Harry Varley et Bentley lui-même, une quatre-cylindres de 3 litres, fut présentée au public lors du Salon de Londres de 1919. Mais elle ne fut lancée sur le marché que 2 ans plus tard, avec une garantie de 5 ans. Cette trois-litres fut produite sans grands changements jusqu’en 1929, bien qu’en 1925 ait été présentée la Big Six, une grosse six-cylindres de 6597 cm3 dont le moteur, qui développait 147 chevaux à 3000 t/mn, avait une architecture semblable à celle du trois-litres. En 1927, W.O. revint à ses premières amours avec une quatre-cylindres de 4,5 litres, qui reçut en 1930 un compresseur fabriqué par une société dirigée par Sir Henry Birkin. Birkin était un des meilleurs clients, et un des meilleurs pilotes de Bentley. Cette voiture, modifiée n’eut pas le succès que son aspect superbe et sa puissance laissaient espérer. Il lui manqua, entre autres, le soutien de Bentley, qui voyait en elle le fruit d’un écart regrettable par rapport à sa politique.

La Bentley la plus chère et la plus luxueuse, fut le type 8 litres, sorti à la fin de l’année 1930 des ateliers de Cricklewood, qui utilisait un dérivé du moteur de 6,5 litres. Avec ses 200 à 225 chevaux, il était capable d’atteindre plus de 160 km/h, mais il mit à nouveau Bentley en difficulté en pleine crise économique.

Bentley Type 8

Bien que les voitures de W.0.aient eu généralement des carrosseries Termees a l’élégance luxueuse, sa réputation internationale s’est bâtie sur les victoires de ses modèles de course. Ceux-ci remportèrent en particulier 5 fois les 24 Heures du Mans, en 1924, 1927, 1928, 1929 et 1930. Les trois derniers succès furent dus à Woolf Bernato, pilote, homme de finance et mécène, qui racheta la majorité de l’entreprise en difficulté en 1927, la sauvant de la faillite. Même la fortune de Bernatone put permettre de traverser sans problèmes la crise de 1929. En 1931, alors que tout indiquait que Napier, d’Acton, allait devenir le nouveau propriétaire de Bentley, Rolls Royce surprit tout le monde.

La première Bentley produite chez Rolls Royce à Derby, qui sortit en 1933, fut appelée la « voiture de sport silencieuse ». Elle était équipée d’un six-cylindres de 3669 cm3 qui lui permettait de dépasser 150 km/h. En 1936 la cylindrée passa à 4,5 litres. La première Bentley produite chez Rolls Royce à Derby, qui sortit en 1933, fut appelée la « voiture de sport silencieuse » Elle était équipée d’un six-cylindres de 3 669 cm3 qui lui permettait de dépasser 150 km/h. En 1936 la cylindrée passa à 4,5 litres.

Le premier modèle provenant des ateliers Rolls Royce de Crewe, la Mark VI, fut lancé quelques mois après la Seconde Guerre mondiale. Il présentait un six-cylindres en ligne de 4257cm3 dont les soupapes d’admission étaient commandées par des culbuteurs, tandis que l’arbre à cames attaquait directement les soupapes d’échappement latérales. En 1951, les derniers exemplaires de la série virent leur cylindrée portée à 4566 cm3.

Un an plus tard, le type R faisait ses débuts, en particulier dans sa version Continental équipée d’une carrosserie luxueuse. Son moteur de 4566 cm3 passa à 4887 cm3 en 1955. Avec la série S présentée en 1955.

Le rapprochement entre les Bentley et les Rolls Royce s’accentua. Il s’agissait alors en fait de la version Bentley de la Rolls Royce Silver Cloud avec le moteur classique de 4887 cm3 et la boîte automatique. Dans la mesure où Rolls Royce avait une longue tradition dans la construction de six-cylindres en ligne, l’introduction en 1960 dans son catalogue d’un huit-cylindres en V de 6230 cm3 constitua un événement. Le programme actuel de Bentley utilisant un huit cylindres en V de 6750 cm3 comprend le cabriolet Corniche, la Mulsanne et la Mulsanne Turbo. Cette dernière peut atteindre 217 km/h. 

Présentée au Salon de Londres en 1919 et mise sur le marché en 1921, la trois-litres Bentley fut construite à 1630 exemplaires, sans grands changements, jusqu’en 1929 Les 4 cylindres de son moteur de 2996 cm3 (80 mm x 149 mm) formaient un bloc. Les soupapes étaient commandées par un arbre à cames en tête. L’allumage était fourni par deux magnétos, mais le moteur pouvait aussi fonctionner avec une seule. A partir de 1924 la voiture bénéficia d’un freinage sur les 4 roues, et jusqu’en 1926 elle eut des pneus à talons assez étroits lui donnant une tenue de route précaire.

L’engagement en compétition, à la fois pour tester les voitures et pour prouver leurs qualités, toujours au centre des préoccupations de Bentley. Les trois-litres prirent part à des courses bien avant qu’elles fussent proposées au public. La première épreuve d’importance fut les 500 Miles d’Indianapolis en 1922, où une voiture pilotée par Hawkes prit la quinzième place. Entre 1922 et 1927, les trois-litres démontrèrent leur fiabilité dans nombre de courses, même si les victoires furent peu nombreuses. On note une deuxième place au Tourist Trophy 1922, une quatrième place au Mans en 1923 et une première place dans la même épreuve en 1924 et en 1927. On peut citer également plusieurs records en catégories D, obtenus en particulier sur l’autodrome de Montlhéry.

3,5 et 4,25 litres

Après la reprise de Bentley par Rolls Royce fut étudié un modèle à compresseur, sur la base d’une version 2,3 litres de la Rolls Royce 20/25, qui prit le nom de code de Peregrine. Comme le moteur posait de nombreux problèmes, on monta finalement celui de la 20/25. La voiture entra en production en 1933 et se montra digne du slogan « la voiture de sport silencieuse », mais le châssis réservait des difficultés. Quand celles-ci furent réglées, le résultat fut très satisfaisant. À l’inverse de ce qui se passa pour la Bentley sortie de Crickle-wood, la nouvelle Bentley RR n’aurait pas dû connaître la compétition. Pourtant E.R. Hall courut au Tourist Trophy de l’Ulster avec une 3,5 litres et y prit la deuxième place en 1934 et en 1935. En 1936, ce fut à nouveau une deuxième place, mais sur une 4.25 litres cette fois.

4.25 litres

En 1950, la Bentley de Hall put encore s’emparer de la huitième place lors des 24 Heures du Mans. En 1939, une 4,5 litres spéciale parcourut 185 km dans l’heure sur le circuit de Brook-lands. Ce même modèle prit la sixième place des 24 heures du Mans en 1949.

Continental R

La Continental R, construite hors-série, fut présentée en deux versions en 1952. D’une part comme voiture de sport, d’autre part comme berline 2 portes. Cette dernière avait une carrosserie en aluminium aux lignes particulièrement fluides. Le moteur était un dérivé du six-cylindres 4 566 cm3 de la série R. À l’inverse des véhicules de série, qui avaient une boîte automatique, la Continental R reçut une boîte mécanique traditionnelle à 4 rapports. La vitesse se situait à plus de 185 km/h. En 1955 fut présentée la Continental S, plus légère, et d’une cylindrée de 4,9 litres. Il y eut également deux versions, une berline 2 portes et un coupé.